Le réseau routier guinéen, confronté à une dégradation avancée dans plusieurs régions, fait l’objet d’un vaste programme de reconstruction. Plusieurs contrats ont été signés récemment à Conakry dans le but de relancer les infrastructures routières stratégiques du pays. Ces travaux, jugés prioritaires par les acteurs du développement, visent à désenclaver les zones reculées, améliorer la circulation des personnes et des marchandises, et favoriser la croissance économique régionale.

Des axes confiés à des entreprises étrangères
Deux routes nationales font l’objet d’un projet de réhabilitation majeur. Il s’agit de la route Mamou-Faranah (185 km), qui traverse une région centrale importante pour les flux agricoles, et de l’axe Mamou-Labé (140 km), reliant deux grandes villes du Fouta Djallon. Ces travaux seront réalisés par des entreprises chinoises, notamment Henan Chine, CBTC, CRBC et SDHS, sélectionnées pour leur expérience sur des chantiers similaires en Afrique.
Le financement est assuré par le Budget National de Développement (BND). La durée des travaux est estimée entre 24 et 36 mois. Ces projets comportent plusieurs défis : conditions climatiques difficiles, zones montagneuses, mais aussi la nécessité de respecter les normes de sécurité et de durabilité.
Des entreprises locales mises à contribution
De manière inédite, deux autres axes – Kankan-Kissidougou et Boké-Gaoual – seront réalisés par des entreprises guinéennes. Ce choix a été rendu possible grâce à un financement privé obtenu via la Banque Africaine d’Import-Export (Afreximbank). Cette ouverture aux entreprises locales est vue par plusieurs observateurs comme une occasion de renforcer les capacités nationales dans le domaine du BTP et de créer de l’emploi au niveau local.
Dans un acte symbolique fort, les chefs d’entreprise concernés ont prêté serment sur le Coran, affirmant publiquement leur engagement moral à respecter leurs obligations. Cette démarche souligne les enjeux d'intégrité et de responsabilité dans l'exécution des marchés publics.
L’ensemble du programme routier suscite un certain espoir dans les régions concernées, où les populations font face depuis des années à des difficultés majeures de mobilité, en particulier pendant la saison des pluies.
La Rédaction de Financial Guinea