Désenclavement de la RN23 : le chantier Boké-Gaoual s’ouvre à de nouveaux espoirs

Publié le 12 avril 2025 à 22:36

Les travaux de construction de la route nationale RN23, reliant les préfectures de Boké et Gaoual, ont été officiellement lancés dans le cadre du programme d’infrastructures baptisé Simandou 2040. Ce projet s’inscrit dans une stratégie plus large d’aménagement du territoire visant à améliorer l’accessibilité des zones reculées, à stimuler les échanges régionaux et à favoriser une meilleure intégration économique entre les régions du nord-ouest de la Guinée.

Une route stratégique au cœur d’un vaste programme d’aménagement

Long de 185 kilomètres, le tronçon Boké-Gaoual représente une composante clé du maillage routier envisagé à l’échelle nationale. Il s’inscrit dans la logique de deux corridors majeurs en cours de planification : d’une part, le corridor nord qui relierait Conakry à Kourémalé (à la frontière malienne), et d’autre part, le corridor sud qui devrait connecter Forécariah à la Côte d’Ivoire. À travers ces infrastructures, l’objectif est de désenclaver des zones rurales longtemps marginalisées et de faciliter la circulation des biens, des personnes et des services entre les centres économiques du pays et ses périphéries.

En plus de son importance logistique, cette route est également perçue comme un levier de dynamisation des activités agricoles, commerciales et artisanales locales, en rendant plus accessibles les marchés régionaux et en réduisant les coûts de transport.

Un chantier confié aux entreprises locales

Les travaux de la RN23 ont été confiés à deux entreprises de droit guinéen : BJC SA et Guicopres SA. Ce choix s’inscrit dans une logique de valorisation des compétences nationales et de stimulation du tissu entrepreneurial local. Le coût total du projet est estimé à 500 millions de dollars, un financement octroyé par la Banque Africaine d’Import-Export (Afreximbank), avec des garanties apportées par l’État guinéen. Ce montage financier illustre les efforts de diversification des partenariats pour la réalisation des grands travaux d'infrastructures dans le pays.

Une impulsion au développement régional

Outre l'amélioration de la mobilité, le désenclavement de cette zone géographique pourrait constituer un point d'appui pour le développement régional du Kakandé. Une meilleure connectivité pourrait ainsi favoriser l’émergence de nouveaux pôles économiques, notamment dans les secteurs minier, agricole et touristique, qui demeurent sous-exploités.

L'impact attendu ne se limite pas aux flux économiques : les services publics, tels que la santé, l’éducation et l’accès à l’eau potable, pourraient également bénéficier de ce désenclavement, grâce à une meilleure desserte des villages et sous-préfectures isolés.

Une composante sociale intégrée au projet

En marge des travaux routiers, un autre chantier a été lancé : celui de la construction d’une antenne régionale du Fonds de Développement Social (FDS) dans la région de Boké. Cette infrastructure vise à renforcer les mécanismes d’aide sociale, en particulier pour les couches les plus vulnérables de la population. Ce dispositif entend contribuer à une redistribution plus équitable des fruits de la croissance économique, à travers des programmes d’accompagnement, de formation, d’autonomisation économique et d’inclusion sociale.

 

La Rédaction de Financial Guinea