Deux scientifiques guinéens, Abdoulaye Touré et Alpha Kabinet Keïta, ont reçu le Prix Christophe-Mérieux pour leurs contributions à la lutte contre les maladies infectieuses. Une reconnaissance qui met en lumière le potentiel scientifique du pays malgré un manque criant d’investissement.

Dans un contexte où la science reste souvent marginalisée dans les politiques publiques africaines, la reconnaissance de chercheurs guinéens par une fondation internationale constitue un signal fort. Le professeur Abdoulaye Touré et le professeur Alpha Kabinet Keïta ont été honorés à Paris, dans le cadre du Prix Christophe et Rodolphe Mérieux 2025, doté de 500 000 euros.
Un travail au service de la santé publique
Les deux lauréats dirigent le Centre de Recherche et de Formation en Infectiologie de Guinée (CERFIG), basé à Conakry. Créé après la crise Ebola, le centre combine recherche médicale, épidémiologie et sciences sociales pour répondre aux urgences sanitaires. Les projets primés portent notamment sur les dynamiques d’émergence des virus, les interactions communautaires et la gestion des crises sanitaires.
Entre mérite scientifique et précarité institutionnelle
Malgré cette reconnaissance, les conditions de travail des chercheurs restent précaires. Manque d’équipements, financement aléatoire, mobilité scientifique limitée : les obstacles sont nombreux. Le prix permettra de renforcer les programmes existants sur les maladies émergentes, mais ne saurait combler les lacunes structurelles du secteur.
Un message adressé aux décideurs nationaux
À travers leurs interventions, les chercheurs ont lancé un appel à une politique de recherche ambitieuse, durable et crédible. L’objectif est de former une nouvelle génération de scientifiques et de doter les laboratoires nationaux de moyens adaptés, sans dépendance excessive aux partenaires étrangers.
L’enjeu d’une souveraineté sanitaire
Cette distinction symbolique ne suffit pas : elle rappelle que la souveraineté sanitaire passe par l’investissement public dans la recherche, l’université et la santé. La Guinée a des ressources humaines, encore faut-il leur donner les moyens d’agir.
Financial Guinea
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