La campagne agricole 2025-2026 a été officiellement lancée dans le district de Ditinn, préfecture de Dalaba, au cœur du Fouta, une région historiquement agricole. C’est le Premier ministre Amadou Oury Bah qui a présidé la cérémonie, marquant ainsi le début d’une nouvelle phase d’engagement en faveur de la souveraineté alimentaire. Placée sous le thème « Nourrir la Guinée avec ses propres ressources », cette campagne cherche à relancer la production locale, tout en répondant aux défis structurels du secteur agricole.
Une ferme emblématique pour une relance symbolique
Le choix de la ferme intégrée de Ditinn, abandonnée depuis plus de trois décennies, n’est pas anodin. Ce domaine agricole de 600 hectares, longtemps laissé à l’abandon, est désormais au cœur d’un projet de réhabilitation qui ambitionne de faire de ce site un modèle de productivité, de formation et d’innovation. La transformation de cette ferme est censée illustrer la volonté de valoriser les ressources locales et de démontrer le potentiel inexploité du pays en matière agricole.
Des attentes fortes exprimées par les populations locales
Les communautés de Ditinn, composées majoritairement d’agriculteurs et d’éleveurs, ont profité de cette rencontre pour faire entendre leurs préoccupations : pénurie d’intrants agricoles, manque d’équipements, difficultés d’accès aux terres aménagées, insuffisance d’infrastructures de stockage, absence de mécanismes de transformation des produits, et besoin urgent d’irrigation. Le ministère de l’Agriculture s’est engagé à accompagner 2,5 millions d’agriculteurs et un million d’éleveurs, mais la concrétisation de ces promesses dépendra d’une mise en œuvre rigoureuse.
Vers une réforme structurelle du secteur agricole
L’objectif affiché est ambitieux : doubler la part de l’agriculture dans le PIB national, en la faisant passer de 20 % à 40 %, et tendre vers l’éradication de la faim à l’horizon 2030. Pour cela, plusieurs leviers sont envisagés, notamment l’aménagement hydro-agricole, l’intensification de la production, la mécanisation, la formation des jeunes ruraux, et la structuration des chaînes de valeur. Ce projet s’inscrit également dans une logique de développement économique rural, en misant sur la création d’emplois et la réduction de la pauvreté dans les zones agricoles.
La Rédaction de Financial Guinea