Hausse modérée des prix à la consommation en Guinée : l’alimentation en ligne de mire

Publié le 5 juin 2025 à 19:23

Selon la dernière note publiée par l’Institut National de la Statistique (INS), l’indice harmonisé des prix à la consommation (INHPC) a enregistré une hausse modérée de 0,2 % en avril 2025. Cette évolution s’explique par la progression des prix dans plusieurs régions, notamment Conakry (0,4 %), Boké (0,2 %), ainsi que Kindia, Mamou, Labé, N’Zérékoré et Faranah (0,1 %). Seule la région de Kankan affiche une stabilité des prix.

Les produits alimentaires restent le principal moteur de l’inflation

La fonction « Alimentation et boissons non alcoolisées » a enregistré une hausse mensuelle de 0,4 %. Cette tendance est principalement due à l’augmentation des prix de plusieurs produits de consommation courante. Le gombo frais, par exemple, a connu une forte hausse (9,4 %), avec un prix moyen de 8 134 GNF/kg à Conakry. Le chou vert a également augmenté (8,1 %), atteignant en moyenne 6 520 GNF/kg dans la capitale. La feuille de patate a vu son prix progresser plus modérément (1,4 %), pour un prix moyen de 4 833 GNF/kg.

Le poisson, notamment le kouta frais (barracuda), a enregistré une hausse importante (10,1 %), avec un prix moyen de 39 000 GNF/kg à Conakry. De même, la sardinelle fraîche a connu une légère augmentation (2,6 %), se vendant autour de 29 500 GNF/kg, tandis que la daurade rouge fraîche (sinapa) a vu son prix croître légèrement (1,1 %), pour atteindre 35 000 GNF/kg à Conakry.

En revanche, certains produits ont vu leurs prix baisser. C’est le cas de la feuille de manioc, dont le prix a chuté (–4,5 %) pour atteindre en moyenne 3 425 GNF/kg. L’aubergine longue a aussi connu une baisse (–3,8 %), tout comme la tomate fraîche (–4,0 %), la mangue ordinaire (–3,3 %) et le sumbara (–8,3 %).

Légumes frais et poissons : pression inflationniste sur les produits de base

L’analyse par catégorie montre que les produits frais ont globalement augmenté (0,4 %), notamment ceux issus du secteur primaire (0,5 %). Les produits locaux et non durables ont chacun enregistré une hausse (0,3 %), tandis que les prix des produits importés sont restés relativement stables.

Une inflation annuelle qui reste contenue à 2,2 %

Sur les douze derniers mois, l’inflation nationale atteint 2,2 %, avec des hausses plus marquées dans certaines régions comme Conakry et N’Zérékoré (3,0 % chacune). Le poste « Alimentation » reste le principal contributeur à cette tendance, affichant une hausse annuelle de 4,5 %. En comparaison, les fonctions « Santé », « Habillement » et « Logement/Énergie » présentent des augmentations plus modérées, comprises entre 0,6 % et 1,1 %.

Conakry : un effet de base post-catastrophe toujours visible

La situation de Conakry reste particulière. L’inflation mensuelle y atteint 0,4 %, tandis que la hausse annuelle est de 3,0 %, avec une inflation moyenne sur douze mois culminant à 6,5 %. Cette pression sur les prix est en partie liée à l’explosion du dépôt de carburant survenue le 18 décembre 2023, qui avait entraîné un choc inflationniste sur les denrées alimentaires, les transports et les loyers.

Source : Institut National de la Statistique

Ces hausses de prix affectent directement le budget des ménages, en particulier ceux résidant dans les centres urbains comme Conakry, où les niveaux de prix restent structurellement plus élevés.

 

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