La Fédération Guinéenne de Football (FGF) traverse une nouvelle zone de turbulence. Le président en exercice, Aboubacar Sampil, a été provisoirement révoqué par une majorité du bureau exécutif, révélant une crise de gouvernance qui couvait depuis plusieurs mois. Cette décision, prise sur fond de désaccords internes et de critiques persistantes, relance le débat sur le mode de gestion des institutions sportives en Guinée et sur la nécessité d’une refondation en profondeur.

Une révocation encadrée par les textes réglementaires
La décision s’appuie sur l’article 40 des statuts de la FGF, qui permet au bureau exécutif de suspendre temporairement un président en cas de dysfonctionnement avéré. Sept membres sur les douze du bureau ont voté en faveur de cette mesure, invoquant plusieurs griefs : défaut de transparence dans la gestion financière, manque de communication avec les clubs et les ligues régionales, ainsi qu’un affaiblissement du processus décisionnel interne. Pour ces membres, la situation ne pouvait plus perdurer sans risque pour la crédibilité de l’instance.
Un climat interne sous tension depuis plusieurs mois
Cette révocation n’est pas un épisode isolé, mais le résultat d’un climat de défiance qui s’est installé au sein de la Fédération. Des divisions profondes entre les membres du bureau, une contestation croissante de certaines décisions, et un malaise exprimé par des acteurs du football national – clubs, entraîneurs, supporters – témoignent d’un fonctionnement en crise. Plusieurs observateurs dénoncent une personnalisation du pouvoir, un manque d’écoute et une absence de plan stratégique cohérent pour le développement du football à tous les niveaux.
Une transition assurée dans l’attente de l’Assemblée générale
En attendant l’Assemblée générale extraordinaire prévue pour le 8 mai 2025, la présidence par intérim est assurée par Sory Doumbouya, vice-président le plus âgé, conformément aux dispositions statutaires. Cette période transitoire est perçue comme un moment décisif pour engager des discussions sur les réformes à venir. Des voix s’élèvent pour exiger des critères plus rigoureux dans la sélection des dirigeants, une plus grande implication des ligues régionales, et un renforcement des mécanismes de contrôle interne.
Quel avenir pour le football guinéen ?
La situation actuelle met en lumière les fragilités structurelles de la gouvernance du sport en Guinée. Si cette crise peut être perçue comme une opportunité pour repenser le fonctionnement de la FGF, encore faut-il que les décisions à venir soient guidées par l’intérêt général, la transparence, et la volonté de reconstruire une institution au service de tous les acteurs du football guinéen.
La prochaine Assemblée générale ne devra pas se limiter à une redistribution des postes, mais poser les bases d’une réforme durable, avec des objectifs clairs, un plan de développement à long terme, et une gouvernance participative.
La Rédaction de Financial Guinea