Le Premier ministre Amadou Oury Bah a présenté aux membres du gouvernement un nouveau dispositif de lettres de mission, instaurant une gouvernance publique recentrée sur les résultats, la transparence et la redevabilité collective.

Face à une administration jugée souvent inefficace et déconnectée des attentes de la population, les autorités guinéennes engagent une refonte du pilotage ministériel. Le 20 juin 2025, une nouvelle démarche a été présentée : des lettres de mission nominatives remises à chaque ministre, assorties d’un dispositif de suivi et d’évaluation.
Un outil de clarification des responsabilités
Les lettres de mission définissent désormais des objectifs individualisés pour chaque département ministériel. Ces documents, censés refléter les priorités nationales, s’articulent autour de trois axes : social, économique et politique. Ils visent à instaurer une culture des résultats dans une administration longtemps marquée par l’opacité et l’inertie.
Une dynamique de redevabilité collective
Plutôt que d’assigner la réussite ou l’échec à un individu, le dispositif met l’accent sur l’action d’équipe et la coordination interministérielle. Le Premier ministre a indiqué que le suivi, les autoévaluations trimestrielles et les bilans périodiques permettront d’identifier les blocages et de valoriser les résultats tangibles, sans exclure l’application de sanctions.
Des intentions à confronter à la réalité
Si l’initiative est saluée pour sa rigueur formelle, de nombreux observateurs soulignent que son succès dépendra de sa mise en œuvre concrète, de la volonté politique d’appliquer les mesures correctrices, et de la capacité à lutter contre les résistances internes au changement.
Une stratégie intégrée dans les documents de planification
Cette réforme est intégrée à la transition entre le Programme de Référence Intérimaire (PRI) et les objectifs annoncés pour l’horizon 2040. Un lien est également établi avec le programme « Simandou 2040 », centré sur la valorisation des ressources naturelles. Mais là encore, le fossé entre ambition déclarée et faisabilité reste à surveiller de près.
Financial Guinea
La rédaction vous conseille
La Guinée renoue avec l’excédent budgétaire au 1er trimestre 2025
Après deux trimestres consécutifs de déficit, les finances publiques de la Guinée affichent un excédent budgétaire au premier trimestre 2025, soutenu par une forte mobilisation des recettes et un repli significatif des dépenses.
Investissements privés : le ministère du Commerce retire les certificats de six entreprises pour non-exécution de projets
Par arrêté en date du 19 juin 2025, la ministre du Commerce, de l’Industrie et des PME a procédé au retrait des certificats d’investissement accordés à six entreprises privées. Cette décision fait suite au constat, par les services compétents, de l’absence de mise en œuvre effective des projets agréés dans le cadre du Code des investissements.
Artisanat local : une foire régionale valorise les savoir-faire guinéens
À Kankan, une foire artisanale régionale a réuni des exposants venus de toutes les préfectures de la Haute-Guinée. L’événement, à la fois culturel et économique, a permis de mettre en lumière la diversité des métiers d’art locaux, tout en ouvrant des perspectives pour la structuration et la professionnalisation du secteur artisanal en Guinée.
La Guinée obtient un financement de 128 millions de dollars pour la pêche durable
La Guinée franchit un cap décisif dans sa politique de développement durable avec la signature d’un accord de 128 millions de dollars avec la Banque mondiale et l’Agence française de développement. Ce financement vise à renforcer la protection des écosystèmes marins et à moderniser le secteur de la pêche et de l’aquaculture.
Conseil des ministres du 6 juin : décisions clés pour l’administration et les finances
Le conseil des ministres du 6 juin 2025 a donné lieu à l’adoption de plusieurs textes relatifs à la gestion administrative et budgétaire de l’État. Ces mesures portent sur la déconcentration des responsabilités financières ainsi que sur la clarification du rôle de tutelle entre les ministères et leurs services déconcentrés.
Hausse modérée des prix à la consommation en Guinée : l’alimentation en ligne de mire
Selon la dernière note publiée par l’Institut National de la Statistique (INS), l’indice harmonisé des prix à la consommation (INHPC) a enregistré une hausse modérée de 0,2 % en avril 2025. Cette évolution s’explique par la progression des prix dans plusieurs régions, notamment Conakry (0,4 %), Boké (0,2 %), ainsi que Kindia, Mamou, Labé, N’Zérékoré et Faranah (0,1 %). Seule la région de Kankan affiche une stabilité des prix.