La BCRG mise sur un assouplissement monétaire pour consolider la reprise

Publié le 27 septembre 2025 à 09:19

La Banque Centrale de la République de Guinée (BCRG) a décidé lors de la 19ᵉ réunion de son Comité de Politique Monétaire tenue le 26 septembre 2025 de réduire le taux directeur de 50 points de base à 9,75 % et le coefficient des réserves obligatoires à 11,75 %.
Cette mesure d’assouplissement vise à stimuler le financement de l’économie dans un contexte de stabilité des prix, de renforcement des réserves de change et de croissance soutenue à 6,5 %.

Réuni le 26 septembre 2025 à Conakry, le Comité de Politique Monétaire de la Banque Centrale de la République de Guinée a procédé à un nouvel ajustement de sa politique monétaire.
Dans un environnement économique mondial encore incertain, la Guinée parvient à préserver sa stabilité macroéconomique. L’inflation y reste contenue, la croissance soutenue et les réserves de change confortées. Fort de ce constat, la BCRG a décidé d’un assouplissement supplémentaire de ses instruments de politique monétaire traduisant sa volonté de soutenir la dynamique de relance tout en préservant la stabilité financière.

Un assouplissement monétaire pour soutenir la croissance

Sous la présidence du Gouverneur Dr Karamo Kaba, le Comité de Politique Monétaire a opté pour une baisse de 50 points de base du taux directeur, désormais fixé à 9,75 %, ainsi qu’une réduction du coefficient des réserves obligatoires à 11,75 %.
Cette décision vise à accroître la capacité de financement des établissements bancaires et à encourager la distribution du crédit au secteur productif.

Malgré deux précédentes réductions du taux directeur en décembre 2024 et mars 2025, la BCRG constate que les taux d’intérêt réels demeurent élevés, freinant partiellement le recours au crédit. Le relâchement monétaire actuel vise donc à améliorer le transfert de la politique monétaire vers l’économie réelle.

Au deuxième trimestre 2025, la masse monétaire a progressé de 15,7 % en glissement annuel contre 17,5 % au trimestre précédent, confirmant une décélération des liquidités.
Toutefois, cette évolution s’accompagne d’une inflation maîtrisée à 2,2 %, nettement inférieure au seuil communautaire de 5 %. Le PIB réel, pour sa part, a maintenu une croissance robuste de 6,5 %, portée par la demande intérieure et la bonne tenue du secteur minier.

Une politique monétaire prudente face aux risques extérieurs

Sur le plan international, la BCRG observe un contexte économique contrasté. La croissance mondiale s’est légèrement redressée, atteignant 3,0 % aux États-Unis, 1,2 % dans la zone euro et plus de 5 % en Chine et en Inde.
Néanmoins, les tensions commerciales et géopolitiques continuent d’entretenir l’incertitude, tandis que les cours des matières premières stratégiques pour la Guinée, notamment l’aluminium et le fer, ont enregistré des baisses respectives de 5 % et 7,8 %.

Face à ce contexte, les grandes banques centrales, telles que la FED et la BCE, ont d’abord maintenu une posture prudente avant de desserrer progressivement leur politique monétaire, influençant ainsi l’orientation adoptée par la BCRG.
L’institution guinéenne reste toutefois vigilante, rappelant que des risques subsistent, notamment les aléas climatiques, les tensions budgétaires et les échéances électorales, susceptibles d’affecter la stabilité économique à court terme.

Des perspectives économiques globalement positives pour 2026

Les projections de la Banque Centrale restent optimistes. Le taux d’inflation moyen devrait s’établir à 2,65 % en 2025 et remonter légèrement à 3,0 % en 2026 sous l’effet de la reprise de la demande et de la relance de certains investissements publics.
L’objectif affiché de la BCRG est de maintenir l’inflation sous contrôle tout en soutenant la croissance dans le respect des critères de convergence de la CEDEAO.

Cette politique graduelle d’assouplissement vise également à renforcer la compétitivité du franc guinéen et à encourager la diversification économique, notamment dans les secteurs agricole, touristique et industriel.
La reconstitution des réserves de change, estimées à près de 2 milliards de dollars, constitue un levier majeur de stabilité pour les mois à venir.

Des défis structurels à surveiller

Malgré ces résultats encourageants, plusieurs défis demeurent.
La pérennité du financement de l’économie réelle par le système bancaire reste une préoccupation, tout comme la réduction du déficit budgétaire, passé de 0,2 % à -1,5 % du PIB entre les deux premiers trimestres de 2025.
La résilience du secteur agricole est également mise à l’épreuve par les fortes pluies et la dégradation du réseau routier.
Le Comité de Politique Monétaire souligne la nécessité d’une coordination étroite entre les politiques budgétaire et monétaire afin de préserver la confiance des investisseurs et d’assurer la stabilité macroéconomique à moyen terme.

 

Financial Guinea

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