L’inflation en Guinée est demeurée stable en février 2025, enregistrant une hausse annuelle de 2,7 %, un niveau identique à celui observé en janvier. Selon le rapport de l’Institut National de la Statistique (INS), cette stabilité en glissement annuel confirme une tendance à l’atténuation des pressions inflationnistes amorcée depuis la fin de l’année 2024.

En rythme mensuel, les prix à la consommation ont progressé de 0,2 %, traduisant une évolution modérée des prix à court terme. Cette relative stabilité masque néanmoins des dynamiques contrastées selon les régions et les types de produits.
Une évolution mensuelle modérée, mais contrastée selon les régions
La hausse de 0,2 % enregistrée en février par rapport à janvier reste contenue. Cependant, cette moyenne nationale recouvre des disparités importantes selon les régions. Kindia affiche la plus forte progression mensuelle (+0,5 %), suivie de Conakry (+0,2 %), tandis que d’autres régions comme Labé sont restées stables. Ces variations territoriales illustrent des réalités économiques locales divergentes, malgré une tendance globale à la stabilisation.
Les denrées alimentaires, principaux moteurs de l’inflation
L’analyse par fonction montre que l’inflation reste principalement portée par la catégorie « Alimentation et boissons non alcoolisées », qui enregistre une hausse de 0,3 % sur un mois et de 5,5 % sur un an. Plusieurs produits de consommation courante ont vu leurs prix grimper significativement, notamment :
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Petit piment sec : +7,3 %
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Sardinelle fumée/séchée et fraîche : +7,3 %
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Sole fraîche (faba) : +8,7 %
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Riz local étuvé rouge (barabara) : +1,1 %
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Pâte d’arachide : +3,0 %
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Huile de palme traditionnelle : +1,3 %
À l’inverse, certains produits ont enregistré des baisses notables, contribuant à contenir la hausse globale de l’indice :
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Oignon local : -7,7 %
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Tomate fraîche : -3,7 %
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Laitue : -8,5 %
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Orange locale : -5,1 %
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Sucre en poudre : -1,8 %
Des écarts significatifs selon les régions
Bien que l’inflation annuelle nationale se maintienne à 2,7 %, l’analyse régionale révèle des écarts notables :

Ces données traduisent la diversité des contextes économiques locaux et soulignent la nécessité d’approches différenciées en matière de politiques économiques.
Les produits locaux et le secteur primaire, principaux contributeurs
Le rapport de l’INS souligne que l’inflation reste essentiellement alimentée par les produits locaux (+0,2 % sur un mois), notamment ceux issus du secteur primaire (+0,4 %), tels que les denrées agricoles. En revanche, les prix des produits importés, des biens durables et des services sont restés quasiment inchangés. En glissement annuel, les produits frais ont augmenté de 5,6 %, et ceux du secteur primaire de 6,0 %, montrant leur rôle central dans la dynamique inflationniste.
Une inflation stable mais un équilibre encore fragile
Malgré l’atténuation des tensions inflationnistes observées ces derniers mois, la situation demeure fragile. La forte dépendance alimentaire du pays, conjuguée à une reprise inégale de la production locale et à des aléas climatiques récurrents, continue d’exercer une pression sur les prix.
La Rédaction de Financial Guinea
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